Marathon de Biarritz en relais
Il y a quelques jours, je vous l’annonçais par ici, j’allais courir aux côtés de Julien et mon père, le marathon de Biarritz pour l’association Summits of my Heart.
D’ailleurs, si vous souhaitez en savoir plus sur notre projet et sur l’asso, je vous invite à consulter l’article que j’avais écrit.
Pour sa première édition, le marathon de Biarritz proposait plusieurs formats de courses : marathon solo, marathon relais (3 ou 4 coureurs), semi, 10km et marche. Nous avons opté pour la version 3 relayeurs (14km – 18km – 10km)
Naturellement nous avons décidé de laisser le 10km à mon padre. Julien, plus à l’aise sur le long m’a proposé de faire les 18km, me permettant ainsi de faire les derniers mètres de la finish line avec mon père : BANCO !
Pour l’occasion, nous avons eu la chance d’être soutenus par l’équipementier Ortym Sports qui nous a préparé des t-shirts aux couleurs de l’association de Claire.
Veille du marathon
C’est accompagnée de mon père que je me rends en début d’aprem au stade Aguilera pour retirer les dossards.
Sur place, nous décortiquons une ultime fois le parcours et essayons de réfléchir à l’organisation de demain pour les relais.
Personnellement, je trouve que certains aspects pratiques de la course sont complètement à revoir : pas de navettes pour les relayeurs, pas de douches, pas de vestiaires… En gros, débrouillez-vous par vous même (pour être polie). D’ailleurs, nous croisons beaucoup de runners qui ne sont pas de la région, cherchant désespérément comment rallier les fameuses zones relais. Julie par exemple, dont nous faisons la connaissance sur place, se demande si, elle ne va pas devoir louer une voiture ou des vélos… Nous nous échangeons les numéros au cas où…
Avant de partir, nous décidons d’aller repérer ma partie et chronométrer le temps entre le départ et le point de relais numéro 1. Quelle idée… Plus nous avançons et plus je me décompose devant le nombre de montées et de descentes semblant être plus casse pattes les unes que les autres. Je savais qu’il y aurait du dénivelé mais là…
Retour chez mon père, nous rejoignons Julien et sa petite famille pour s’échanger les t-shirts/dossards et faire un ultime check « voiture-organisation »
Voici le plan : à 7h mon père me jettera proche du départ (prévu à 7h30 pour les relayeurs) puis ira se garer à Bassussary où il retrouvera Julien, Agatha et leur fils. Là, je transmettrai le relais à Julien. Nous irons ensuite nous garer au point de relais de mon père. Puis, nous laisserons la voiture de mon père sur place et prendrons qu’une seule voiture pour tenter de se garer proche de l’arrivée (identique au départ) et essayer de retrouver mon père pour faire les derniers mètres avec lui.
Ça, c’était ce que nous devions faire À LA BASE.
Marathon de Biarritz : jour J
5h44 mon réveil sonne. Habillage, sacs, dossards, puce et nous partons.
Comme prévu, mon père me rapproche au max du max du stade (les routes étant fermées) puis part à Bassussary.
Je décide d’aller voir le départ des marathoniens espérant croiser Martin, mon ami qui a eu l’idée folle de choisir le marathon de Biarritz comme tout premier marathon. En chemin, je demande à un bénévole, le lieu exact du départ du relais.
Alors que je pars pour m’échauffer, je croise 2 filles qui me disent que le départ sera complètement à l’opposé de là où nous sommes. Haaaa bon ? Nous demandons à un 3eme groupe de bénévoles qui rejoignent la version que j’avais eu, mais qui par contre, nous informent que le départ aura lieu à 7h45 au lieu de 7h30 à cause du retard des marathoniens. Ok.
Echauffement, check. Pipi, check. Gorgette d’eau check.
Je croise Lauriane, une copine runneuse qui fait également le relais. Elle aussi trouve que l’orga n’est pas super. Nous papotons et décidons de nous avancer tranquillement vers le départ pour nous placer devant…
Alors que nous sommes touuuuuut au bout de l’avenue, nous entendons 4….3….2… MAIS C’EST QUOI ÇA ?
7h30 pétante à ma montre, le départ du relais est donné, pas DU TOUT avec un quart d’heure de retard comme indiqué plus tôt ! Nous sprintons comme des malades et passons loin loin dernière tout le monde sous l’arche de départ. Moi qui m’étais dit que j’allais partir doucement pour ne pas me cramer…
De « zig » en « zag », de « attention » en « excusez-moi, pardon » je trouve peu à peu mon rythme. La course attaque fort avec d’entrée une côte que je n’avais pas repérée la veille.
En gros, mon parcours se résume à : vilaine côte, vilaine descente, quelques mètres de plat pour récupérer un poumon et rebelotte.
Moi, la coureuse de plat, je ne suis pas du tout dans mon élément. Pourtant, je repère rapidement « monsieur Tshirt Blanc Adidas Aux Pieds »(TBAAP) qui semble avoir le même niveau que moi. Lors des descentes, il prend le large, lors des montées j’arrive à rester à son contact et sur plat, je passe devant.
Plusieurs fois, quand je le double, je sens qu’il me regarde du coin de l’oeil. Il finit néanmoins par toujours repasser devant, mais seulement à quelques pas. Je décide de le prendre comme point de repère.
Le parcours n’est pas ouf mais les encouragements sont nombreux grâce aux prénoms sur les dossards. (Merci 1000 fois aux personnes qui ont crié mon nom sur le parcours et que je n’ai pas reconnues)
Dans une des montées, j’ai tellement chaud, que je commence presque à regretter les températures négatives du semi de Berlin. Il fait chaud et humide, je suis en nage ! Alors que j’écoute la conversation entre 2 marathoniens solo « Oui donc après ça, on file fêter les 90 ans de la grand-mère de Laétitia sur Lyon… » , j’entends « Bah tu vois que tu m’auras rattrapé ! » Je sors de mon flou, MARTIN, c’est toi ?! Ouiiiiii le copain ! Force et honneurrrrr !!!
Après Martin, je croise Sarah, puis rattrape encore plein de futurs marathoniens.
Les côtes sont HORRIBLES mais je reste toujours au contact de « Monsieur TBAAP » qui décide de s’arrêter au ravito du 10ème km.
Je me souviens avoir pensé « mais non il s’arrête ? » Il reste seulement 4km…et « si finalement, j’essayais d’arriver avant lui ? »
Je donne un petit coup de gaz. Par chance, les côtes nous laissent tranquilles quelques instants. J’allonge, j’allonge… Parfois, le chemin se rétrécit et je suis ralentie par les autres coureurs, mais j’essaye de repartir de plus belle. Montée de l’enfer, suivi de très près par une descente affreuse, j’essaye d’attaquer quand j’entends derrière moi quelqu’un arriver à grandes foulées…. « Monsieur TBAAP » !!! Il me double et une fois devant moi, se retourne et me lance un petit sourire.
Je ne sais pas ce que ce smile signifie : « cool je t’ai retrouvée » ? « encore toi » ? ou « non mais oh, tu croyais me semer »? Mais je vrille du cerveau… Il ne s’agit plus « uniquement » de rallier le plus vite possible le point de relais pour retrouver mon père, Agatha et Julien, mais bien de finir les 14km DEVANT LUI ! C’est la course dans la course, et je pense qu’il l’a bien compris.
Je reste en embuscade juste derrière lui… Si le finish est plat… IL EST CUIT ! Sauf que non, le finish n’est pas du tout plat… J’entends : « elle est làààààà » et je vois, mon père Julien et Agatha.
« C’est iciiii le relais ? » Zéro panneau, juste des plots qui coupent la route en 2. Je comprends très vite, qu’il y a encore un effort à fournir en faisant le tour du bâtiment avant de pouvoir donner le relais. Evidement tout ceci se passe en côte et je vois Monsieur TBAAP prendre le large. J’arrive à mon tour et c’est parti pour Julien !
« 1h10 tout pile comme tu avais dit » me fait remarquer mon père. Pas mécontente de mon temps vu les côtes affreuses que nous nous sommes tapées ! Pas trop le temps de discuter, il faut se dépêcher de retourner aux voitures, avant d’être pris dans les embouteillages.
En chemin, je croise Monsieur TBAAP, on se tape dans la main, je le félicite, on échange quelques mots : trop cool ! Je croise également Martin, qui arrive à son tour… Djizeus, pour rien au monde, je voudrais faire le marathon en entier !
Nous arrivons sur place et nous garons dans un petit quartier, le reste du chemin devra se faire à pied. Les 1ers mecs sont déjà en approche… De vraies machines de guerre !
Nous nous postons au point relais pour attendre Julien. Alors que je suis en train de jouer avec leur fils, je vois Agatha au téléphone et entends quelques mots « ok… donc là tu as fait la moitié ok…ok »
TU as fait la moitié ? TU ? Mais TU QUI ? Elle me regarde et me dis « je suis au téléphone avec Julien » PARRRRRDOOOOOONNNNN ?!
Je me mets à hurler comme une pestiférée » Je me donne corps et âme et toi tu téléphones ?! Mais couuuurssssss » Hahaha, le mec beaucoup trop à l’aise !
Comme j’ai vraiment beaucoup transpiré durant la course, maintenant que je suis redescendue en température, j’ai froid. C’est alors que me vient une idée « et si finalement, je faisais l’ensemble du parcours avec mon père ? »
- Je serais sûre de ne pas le rater à l’arrivée
- Je n’attraperais pas la mort en l’attendant
Je lui demande, il est ok
Julien déboule en mode fusée tout sourire et donne le relais à mon père. Zééééé partiiiiii !
Le temps que je fasse quelques images avec le portable, mon père a déjà pris une belle avance ! Je force un peu pour le rattraper et mes cuisses me demandent pourquoi je leur fais ça…
Nous profitons côte à côte du paysage et de l’ambiance des 10 derniers km. Je filme, je l’encourage, je vais lui chercher de l’eau car si le temps était jusqu’à présent assez gris, maintenant il fait carrément chaud.
Derniers km, on s’attaque à une côte dont je tairais les adjectifs qualificatifs prononcés par mon père à son sujet. COMMENT peut-on faire passer les gens par cet endroit à la fin d’un marathon ?! C’est vraiment sadique de faire ça ! D’ailleurs un mec est en PLS couverture de survie sur le bas côté. Nous arrivons tant bien que mal au bout et quelques mètres plus tard, nous retrouvons Julien.
TROP COOL ! La team est au complet. Julien n’arrête pas de faire des blagues, de chauffer les spectateurs « si vous n’avez pas mal aux mains, vous pouvez taper dedans » et d’encourager mon père « Allez Didier, faut lâcher les chevaux là, montre-nous ce qu’il y a sous le capot »
L’arche d’arrivée est en vue… A notre droite nous entendons « Regarde, ils sont lààààà, Allleeeeeeeeeeez !! C’est Agatha qui a réussi à se faufiler pour nous encourager JUS-QU’AU-BOUT !
We did it ! 3h45 pour la team marathoniens du coeur ! Nous sommes super heureux d’avoir pu vivre cette expérience ensemble.
Bière pour tout le monde (ou presque) à l’arrivée pour fêter ça ! Avant de partir, je m’aperçois que Marine Leuleu est juste à côté et je ne peux m’empêcher d’aller faire la groupie, tellement je suis admirative de cette meuf ! Elle est comme je l’imaginais, humble, sympa et solaire…Exactement comme sur les réseaux !
Etant donné qu’il n’y a pas de douche – étrange quand même vu que l’arrivée est au stade Aguilera – nous devons nous débrouiller par nous même pour ne pas arriver dégoulinants et puant le chien mouillé au Brunch de la Cantine.
C’est Alex et Marie, des copains qui se sont alignés sur le 10km du marathon de Biarritz, qui nous ont gentiment proposé de nous doucher à leur hôtel. Avec du recul, finalement, c’est peut-être eux qui avaient le plus peur de ne pas supporter nos odeurs au resto hahaha…
Après l’effort, le réconfort ! La Cantine de Biarritz… c’est bon, après un marathon c’est encore meilleur ! Une fois le ventre bien rempli, il était temps pour nous de nous quitter clôturant ainsi une superbe journée (il a quand même fallu aller chercher la caisse de mon père au point de relais numéro 2)
Merci à Claire de Summit of my Heart pour son engagement au quotidien, à vous qui de près où de loin avez participé à la cagnotte, nous avez encouragés sur le parcours, soutenus, transféré nos emails, parlé de notre projet…
Merci encore à Ortym Sport pour les t-shirt, Claire et Alex pour la douche (en toute discrétion)
Merci aussi à mes 2 coéquipiers du jour… Et enfin spécial merci à Agatha pour son soutien depuis le début et pour la logistique, sans oublier baby R qui m’a offert toutes les pâquerettes de Biarritz <3
Merci !