Tokyo : mon 6ème major marathon
[Partie 1]
Le 2 mars dernier, je terminais mon 6ème major marathon à Tokyo, et devenais par la même occasion SIX STAR FINISHER !
Mais ne nous emballons pas, la 6 star fera l’objet d’un article dédié. En attendant de vous mettre des paillettes dans les yeux, revenons sur le marathon de Tokyo réalisé dans des conditions épiques…En deux parties pour encore plus de suspense…
En guise d'intro...
Ceux qui me connaissent dans la vraie vie savent que je n’ai pas envie d’aller à Tokyo. Je ne suis pas spécialement attirée par cette culture et tout son folklore. Mais le marathon de Tokyo fait partie des 6 major marathon. Quête dans laquelle je me suis engagée, il y a maintenant 8 ans.
Ma prépa pour ce marathon a été incroyable ! Toutes les séances sont passées, dans un contexte de thyroïde stable, en hiver, dans le froid, comme j’aime, et en réussissant cette fois, à faire de cette prépa une priorité pour moi… Bref, avant de partir, tous les voyants sont au vert pour aller enflammer le bitume dans les rues de Tokyo pour mon 6ème major marathon.





Les 3 jours avant mon dernier major marathon
17h00 : fin de ma réunion en visio, je ferme l’ordi et cours en direction de la gare pour prendre mon train en direction de Toulouse.
Sur place vers 20h30, je suis accueillie par mon amie Manue qui me suit, me soutient, me supporte, m’héberge et me chouchoute à chaque fois que je pars dans mes délires de course à pied. Cette fois ne déroge pas à la règle. Chez elle, nous papotons un peu mais très rapidement nous allons nous coucher car le réveil se fera à 3h00 du mat, mon vol décollant à 6h00, le lendemain. Je ne sais pas si c’est l’excitation du périple à venir, le bruit des voisins ou mon cerveau qui pense encore au boulot, mais je ne ferme pas l’œil de cette « petite nuit ». C’est pas grave, je dormirai dans l’avion.
6h00 du mat, c’est parti pour la grande aventure en solo, je m’envole pour Munich, 1er stop avant d’enquiller pour 12h45 de vol direction Tokyo. Dans le grand vol, je n’arrive pas non plus à dormir. Vol de jour + enfants en bas âge…
Il est 7h00 du matin le lendemain lorsque j’atterris à Tokyo. Une fois ma valise récupérée et la douane passée, je me dirige vers un automat’ pour acheter mon ticket de bus qui me déposera 2h plus tard dans le quartier de Shinjuku.
J’arrive à l’hôtel, je pue, j’ai sommeil, je rêve d’une douche mais, ma chambre ne sera prête qu’à 15h00. J’ai quand même le droit de laisser mon bagage. Par chance, le temps est radieux. Je décide de marcher en direction d’un « bio c’est bon » (oui oui vous avez bien lu) pour faire des petites coursettes.
Je suis assez surprise de ne rien trouver sans gluten sur place. J’ai donc marché 4 bornes pour rien… Lorsque je fais demi tour, je tombe sur un petit resto qui propose à la carte du nasi goreng. Il baigne dans l’huile mais il a le mérite d’être sans gluten. Après manger, je remonte par un joli parc, me pose sur un banc et manque de m’endormir. Encore une heure à tenir, je décide quand même d’aller re tenter ma chance à l’hôtel. Cette fois ma chambre est prête ! Douche et petit dodo.
Lorsque je ressors le soir pour trouver à manger, la réceptionniste m’informe que le petit déjeuner a changé. Ce n’est plus un buffet mais une assiette complète avec, elle me l’assure des options sans gluten. Même galère pour diner : de la sauce soja, des viandes panées, des plats avec des oignons frits...(nb: tout ceci contient du gluten) Pas grave, je mangerai mieux demain, de toute façon je suis éclatée.
Le lendemain, surprise !! La fameuse assiette avec ses options sans glu est inadaptée. En plus, la cuisine et la réceptionniste me donnent des infos contradictoires… dans le doute, je ne mange pas ! Le sans gluten n’est pas « une mode » et/ou un choix pour moi, je suis allergique.
Today c’est le jour du dossard ! Je file à l’expo et après 1h00 de métro, 20 minutes d’attente sur place, enfin, j’ai le précieux bout de papier entre les mains. Dans la file d’attente, je fais la connaissance de Santhosh, un indien* expatrié aux états-unis qui entend que Tokyo sera mon 6ème major marathon. Il me check avant de partir visiter l’expo.
*Santhosh vient du mot “Santhosham” qui signifie joie dans tous les dialectes indiens.
Après avoir arpenté tous les stands et craqué pour le fameux t-shirt « 6 stars finisher » je décide de rentrer. En attendant le métro, j’entends derrière moi : « it’s you again ! » C’est Santhosh. Nous allons au même endroit et même si c’est interdit, nous passons la petite heure de trajet à papoter (à voix basse) dans le métro. Nos hôtels sont situés à 15min de marche. Nous programmons d’aller courir ensemble le lendemain pour le fameux « veille de course ».
Samedi 1er mars : Après une nuit inexistante (décalage horaire oblige), je rejoins Santhosh à son hôtel. Il m’a invité a partager le petit dej (chez lui c’est un buffet) étant donné qu’il a une chambre double et que la réception lui a donné double dose de tickets. Grâce à lui j’arrive un peu à m’alimenter. Nous partons ensuite trottiner. A 8h00 du mat’, il fait déjà méga chaud… Et demain c’est prévu pire… Je commence à stresser.





Tokyo marathon : jour J
Je pense avoir regardé l’horloge de ma chambre tout les quarts d’heure de la nuit, aussi, quand le réveil officiel « sonne » à 5h00 du mat’, je suis largement réveillée ! Je suis dans un état de surexcitation ultime ! Je suis si confiante : le RP va tomber today pour mon 6ème major marathon !
Petit dej habituel… Chaussures ok, dossards ok, flasque ok, gels ok ! YALLLLLA !
Sans surprise lorsque je sors de l’hôtel pour me rendre à pied sur le lieu du départ, il ne fait pas du tout froid. J’ai pris « mon pull moche » juste pour m’assoir dessus histoire de ne pas avoir les fesses dans l’herbe…
1ère « surprise » la sécurité est « solide », un peu comme à NYC nous passons des portiques comme dans les aéroports. Les flasques et bouteilles sont interdites et confisquées. Je répète les FLASQUES SONT INTERDITES. D’une part, je me suis entrainée avec MA flasque pendant 3 mois de prépa, d’autre part, je ne sais pas boire dans un verre en courant sans m’étouffer, et enfin, je ne supporte pas la chaleur, il est donc impensable pour moi de ne pas la prendre. Ce n’est pas bien, mais tanpis, je cache ma flasque dans mon soutif, enfile mon pull par dessus… et passe la sécurité sans encombre !
A Tokyo, il faut que tout soit bien organisé, ne pas faire de vague, c’est pourquoi, il est « interdit » de doubler au moment du départ (LOL) et aussi, il faut prendre le ravito à l’endroit indiqué en fonction du dernier chiffre du dossard… Exemple : mon dossard se terminant par un 4, il faudra que je chope le verre d’eau sur la longue table au niveau de l’espace dédié au chiffre 4… (Je ris je ris je ris…)
Dernier truc bizarre… ZÉRO ligne bleue à Tokyo alors qu’il fait parti des 6 major marathon. Mais il en faut plus pour me perturber. Je suis déjà dans ma bulle.


Une fois les contrôles passés, le pipi de la peur fait et l’échauffement réalisé, je pars me placer dans mon sas. A ma gauche, je remarque un mec trop chelou. Il a 2 montres au poignet gauche et 2 montres au poignet droit… Et c’est en baissant la tête que je remarque qu’il porte également 1 montre à chaque cheville…WTF ?! Au loin je vois les confettis qui pètent, entends la guitare électrique de Marty Friedman retentir, j’actionne ma montre, 9h11… TOP départ !
Le départ est assez curieux, je suis dans le sas allant de 3h00 à 3h20, pourtant il y a énormément de personnes avec les portables en train de filmer en mode touriste… MAIS POUSSEZ VOUS, moi je suis pas là en visite ! Autre curiosité c’est ce silence… mis à part le pak pak pak des godasses sur le sol…. C’est uuuultra calme ! Mon dernier marathon étant Boston, je vous garantis qu’on est bien sur 2 salles 2 ambiances…
Les 10 premiers kilomètres sont incroyables ! Je ne cours pas… Je vole ! Étant donné que je vise 3h20, je me fais doubler par énormément de monde, mais c’est NORMAL, je suis la plus « lente » de mon sas. Je ne cherche pas à forcer, ni a rattraper les gens, je me laisse porter, je connais mes allures. Le seul truc qui me chafouine, c’est que j’ai déjà très chaud !
km12 j’ai un petit coup de moins bien Idontknowwhy qui n’affecte pourtant pas mon allure, juste une sensation moins bonne. J’y suis préparée, c’est mon 8eme marathon, parfois, sans raison, il y a des moments de moins bien qui finissent par passer.
km15 : nous passons sur un petit pont et j’ai une sensation très étrange dans les jambes… Comme si elles ne me portaient plus. Je ne panique pas, peut être un nouveau petit coup de mou ?
km20 : Ok Houston… Nous avons un problème… Je suis à bout de force. Je suis épuisée, mes jambes sont dead… Même après ma plus longue sortie de la prépa (34km), je n’étais pas dans cet état. WHAT THE HELL IS GOING ON ?!
Je fais des semi les doigts dans le nez tous les weekend… Lutter à partir du km 26 (et encore) c’est ok… mais là 15 !!!
Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive…. Pour me donner du courage j’allume ma musique. C’est la 1ère fois que la prend pour un marathon mais j’avais anticipé cette « non ambiance » et pour l’occasion mon ami Lulu m’a préparé une playlist spéciale Tokyo marathon…
Vivement la partie 2 !
Hate de lire la suite
Vite la suite
Comme a chaque fois un plaisir de lire tes péripéties! Même tes galères me font rire c’est tellement bien raconter! J’attends la suite avec impatience!
C’est toujours génial de te lire, tu racontes super bien !! Hâte de lire/connaître la suite