10 miles des Baïnes : round II
Dimanche dernier, je courais les 10 miles des Baïnes, la fameuse course de 16km200 à Capbreton pour le weekend de pâques.
Souvenez-vous, l’année dernière j’avais accompagné mon père qui me tannait depuis des années, et c’est grâce à lui que j’avais découvert l’univers des courses «plus longues ».
J’avais adoré le parcours, le décor, l’organisation…. C’est donc avec un grand enthousiasme que je revenais pour la 2ème année consécutive m’aligner au départ de cette course avec mon père et mon chéri.
Les 10 miles des Baïnes, c’est ma 1ère vraie course depuis mes 15 jours de vacances en Thaïlande ! Je dis « vraie » course car même si le dimanche d’avant j’ai accroché un dossard, les conditions étaient si catastrophiques : vent, pluie, boue, flaques…) que j’ai plus passé mon temps à marcher, glisser et râler qu’à vraiment courir !
En ce dimanche de pâques, le temps est idéal, le soleil est ENFIN de retour !
Nous arrivons devant le CERS et partons nous échauffer tranquillement. Il y a foule, j’ai l’impression que nous sommes bien plus nombreux que l’année passée.
Petit tour « aux WC fous » (les toilettes publiques étaient en mode lavage automatique toutes les 30 secondes, j’ai bien cru qu’ils n’allaient pas me détecter et que j’allais avoir droit à une douche gratuite avant le départ)
Je pars me placer dans la ligne de départ et après un super hommage au PDG de Quiksilver disparu en mer, un mois plus tôt, nous nous élançons.
Cette année, je ne suis pas trop coincée dans les bouchons et j’arrive à trouver rapidement mon rythme.
Pendant un moment je suis une fille qui a le lacet droit défait. A chaque fois que quelqu’un la double, on lui dit « attention à ton lacet » et j’en fais de même lorsque j’arrive à son niveau. Mais elle répond que c’est trop tard et qu’elle ne peut pas s’arrêter.
Ce qui devait arriver… Arriva… Et ce n’était pas faute de l’avoir prévenue.
5ème km, nous rejoignons le lac d’Hossegor, ça joue des coudes sur le pont en bois et sur le petit trottoir en béton qui suit pour éviter au maximum de courir dans le sable.
Sauf qu’à certains moments, le sable est inévitable…
Je perds le rythme, je zigzague pour rien, quand ça redevient du chemin dur je tente d’accélérer puis ralenti à nouveau dans le sable… Mon rythme de course est chaotique, j’ai le cardio qui monte, je m’essouffle, je me fais doubler par des tas de personnes dont le porteur d’allure des 1h20.
J’essaye de rester à son niveau car c’est le temps que je me suis fixée mais je n’y arrive pas, je suis nulle dans le sable, je le vois s’éloigner petit à petit…
Gros moment de doute interne, des pensées négatives m’envahissent « je suis à la ramasse, j’ai pas récupéré depuis la Thaïlande, j’avance pas, j’y arrive pas, je N’Y ARRIVE PAS »
Pourtant je sais très bien que de penser “négatif” n’est pas bon et n’aide pas du tout, mais je suis en plein désespoir, je lutte, et me surprends même à avoir envie de pleurer.
C’est l’électrochoc qu’il me fallait : WHAAAAAT ???
« Non mais Charlotte tu es sérieuse ? Tu vas te mettre à pleurer pour 4 pauvres km dans le sable ? Après avoir couru un marathon ? NON MAIS TU TE FOUS DE MOI ! »
Par fierté je me ressaisis, prends mon mal en patience et repars de plus belle dès que la route refait son apparition !
Au niveau du 2ème ravitaillement, j’entends “Allez Charloooootte !!”
Tiens ? Qui ça peut être ?
Je tourne la tête et aperçois ma copine Aurore !
Aurore c’est une vraie machine de guerre, ultra trailleuse de la muerte, une coureuse comme il ne s’en fait plus, capable de boucler des courses de 80 bornes au dénivelé archi positif, les doigts dans le nez ! Bon ok j’exagère un peu mais elle est vraiment super forte ! Je l’admire beaucoup !
D’ailleurs, si vous voulez la suivre, rendez-vous sur son blog.
Bref, ses encouragements me redonnent un petit coup de fouet, et je commence même à revoir le porteur d’allure des 1h20.
Comme l’année passée, l’arrivée en front de mer est magique, il fait un temps merveilleux, et le fait de courir sur un sol dur me remonte sacrément le moral !
Dernier km, j’entends respirer derrière moi, je me retourne et reconnait la veste de mon chéri.
Il se met à mon niveau et m’encourage à suivre son rythme.
Plus nous nous rapprochons de la ligne d’arrivée, plus il accélère et plus il élève la voix “Allez reste avec moi, allonge tes foulées, garde le rythme, accélère encore encore, c’est la fin…”
J’ai les poumons en feu mais je lui obéis, lui emboite le pas tant bien que mal, jusqu’à franchir la ligne d’arrivée ensemble !
Je mets quelques secondes à me remettre de cette accélération, regarde ma montre : 1h20 ! Objectif atteint. C’est donc 3 minutes de moins par rapport à mon chrono de l’année dernière, que je n’aurais pas réussi à atteindre sans son aide précieuse sur ce dernier km. Donc merci mi amor !
A l’arrivée, les minutes passent et mon père n’est toujours pas là ! Lorsque nous le retrouvons enfin, il nous indique qu’il était, en fait, posté au ravitaillement qui offrait des toasts de foie gras ! Il perd pas le nord, non !
Enfin réunis et après une douche bien méritée, nous sommes allés reprendre des forces chez Jo & Joe à Hossegor !
Si vous ne connaissez pas, je vous conseille vivement d’aller tester cette adresse dont je vous parlais ici, leurs burgers et leur mayo maison sont vraiment à tomber !!
Ainsi s’achève ce compte-rendu de course ! J’ai vraiment sorti les rames, mais j’ai encore une fois beaucoup apprécié de courir ici à Capbreton !
Je repars de plus belle à l’entrainement pour tenter de tout déchirer le weekend prochain en compagnie de ma team de nanas pour l’Ekiden Pau-Gelos.
Bisous.