J'ai couru un triathlon en relais
Si je vous dis : natation + vélo + course à pied, vous me dites ?
Triathlon bien sûr !
Apparemment chaque discipline seule n’est pas assez difficile et il y a des fous furieux (dont mon chéri) qui se chauffent à enchainer les trois d’une traite… Mais ça va pas la tête ? Pourtant, il y a 15 jours j’étais moi aussi au départ de la course à Baudreix…
Voici comment je me suis retrouvée embarquée dans mon 1er triathlon en relais…
Tout a commencé, une fin d’après-midi dans un magasin de running, avec mon chéri et mon amie Julie. Alors que nous étions en train de choisir des chaussures, Julie nous raconte qu’avec deux de ses collègues, ils ont pour projet de faire le triathlon de Baudreix.
Et comme cela faisait un moment que mon chéri se tâtait à s’inscrire à son premier, il ne lui a pas fallu longtemps pour se motiver à rejoindre l’aventure ! Les voilà partis à parler de transition, chrono, flottaison de la combi et j’en passe…
Euh… Et moi ?
J’utilise mon vélo (rouillé) uniquement comme moyen de transport pour aller au boulot, ou en ville… La natation… Comment dire ? Je ne nage pas… Je survis ! Peut-être, qu’à la limite, si les brassards et les palmes étaient autorisés je pourrais éventuellement faire quelque chose…
“Mais tu sais Charlotte, le L, peut se faire en relais”
“Ah oui !!!!?????”
Objectif : trouver une équipe ! Et tant qu’à faire une team 100% féminine…
J’ai immédiatement pensé à Jenny avec qui j’avais couru l‘Ekiden. Car depuis quelques temps, j’ai remarqué sur son compte insta de belles photos de ses sorties vélo ! Un sms envoyé plus tard, elle me répondait ” avec une copine on voulait le faire mais il nous manque une coureuse…”
Comme la vie est bien faite… La chocolateam venait de naître !
Triathlon en relais : Veille de la course
Histoire de faire connaissance et nous organiser au mieux, nous décidons d’aller ensemble au briefing de la course.
Là, les organisateurs nous expliquent en détail le déroulé du triathlon, les pièges à éviter, les astuces à connaitre… tout est très bien ficelé !
Briefing terminé, nous poursuivons notre fin d’après-midi chez Jenny. Je découvre mieux Lucile, la nageuse de notre groupe. Entre nous 3 le courant passe de suite, je suis ravie, notre team est géniale ! Lulu fera donc la nage, puis Jenny enchainera avec le vélo, et, je finirai la journée avec la course à pied. On papote, on rigole, on se vanne, puis, raisonnables, nous nous quittons de bonne heure pour être en forme pour le lendemain.
Triathlon en relais : Jour J
Le réveil sonne à 6h45 ! Mon chéri déjeune, puis nous partons en direction de Baudreix pour être à l’heure, au parc à vélos.
Aujourd’hui, c’est son premier triathlon. Pour ses débuts il a choisi la version M soit 950m de nage, 40km de vélo et enfin 10km de course à pied.
De mon côté, le triathlon relais sera le L : 1900m de nage + 110km de vélo (dont deux cols l’Aubisque et le Soulor) + un semi-marathon soit 21km.
Mes girls arrivent et Lulu se prépare pour la natation.
Nous sommes excitées comme des puces à l’idée de partager cette course ! En plus du stress habituel s’ajoute le facteur “relais” et la volonté de vouloir bien faire et se donner pour son équipe !
Partie natation
9h00 : Top départ de la natation !
Mon chéri n’a qu’un tour à faire, tandis que Lulu après une sortie à l’australienne repartira pour un 2ème tour de “manège”.
Même si la natation n’est pas son point fort, il sort de l’eau frais comme un gardon direction sa 1ère transition.
Peu de temps après, Lulu fait son apparition. Au moment où elle repart pour son second tour, nous allons nous positionner au parc à vélos, là où le passage de relais devra s’effectuer.
Partie vélo
enny finit de s’équiper, et déjà Lucile arrive en courant jusqu’à son niveau. Elle lui dé-scratche la puce, prend son vélo et part à l’attaque des 110km, pendant que, de l’autre côté de la barrière, je crie comme une pestiférée pour les encourager…
A cet instant, nous ne le savons pas encore mais jenny s’en va pour une sortie vélo très très compliquée !
Hé oui ! Aujourd’hui il flotte, les routes sont trempées, la visibilité en haut de la montagne est inférieure à 30m et… cerise sur le gâteau c’est jour de transhumance !
Je “récupère” Lucile, nous papotons un peu. La partie natation s’est très bien passée, elle a grave géré !
Nous nous séparons. Elle part se doucher, je m’en vais me réchauffer et déjeuner à la voiture.
J’ai pris le parti de déjeuner “tard” pour ne pas être trop lourde pendant la course à pied et de grignoter quelques trucs à l’arrivée de mon chéri. J’ai 4 heures “à tuer” avant de prendre le relais. Nous avons convenu qu’au dernier ravitaillement Jenny (si elle le peut) nous envoie un sms pour nous signifier qu’il ne lui reste plus que 30km.
Une fois avoir déjeuné et m’être changée, je retourne vers l’arrivée pour encourager les coureurs du “M”, déjà nombreux à s’élancer pour la partie course à pied.
Je me positionne à l’arrivée et attends patiemment mon chéri accompagnée de quelques collègues trop sympas venus pour l’encourager.
Comme à mon habitude, je hurle dès que je l’aperçois histoire de lui donner de la force pour ses derniers mètres. Il franchit la ligne d’arrivée en 2h39 ! Pas mal non ? Pour un premier triathlon et une transition 1 de 7min….
Je cours le rejoindre : “ça va ?”
“Oui c’était dur mais je suis content, j’ai vraiment adoré la course et l’ambiance ! A la fin, je pensais à une tartiflette et ça me donnait envie de courir plus vite”
Euh… Mais qui pense à une tartiflette en courant ?!
Quelques minutes plus tard, Lucile nous rejoint. J’ai la pression qui commence à monter sévère !
Dans une petite heure, ça sera à mon tour ! Normalement Jenny devrait arriver vers 14h.
Je pars m’échauffer….
14h…14h15…14h30….15h… Et toujours pas de Jenny. Supers inquiètes on espère que tout va bien et qu’elle n’est pas tombée ! Clairement aujourd’hui la partie la plus dure c’est le vélo !
15h30 une espèce de fusée au t-shirt vert fait son entrée au parc à vélos ! Cette fois, c’est elle !
Cric-crac, je prends la puce, l’accroche à ma cheville, déclenche ma montre et c’est parti !
Le parcours est composé de 3 boucles de 7km. Mon meilleur temps sur semi est de 1h33. Sachant que je reviens de 20 jours sans courir à cause de mon problème au péroné, je sais que ce n’est pas aujourd’hui que je vais faire péter un RP. Je me note quand même dans un coin de ma tête qu’il faudrait que je sois aux alentours des 30 minutes / tour.
1er tour : l’observation
Je découvre le parcours, les petits chemins, la partie avec la route, le centre ville, les endroits où il est possible de relancer… Bref, je prends mes repères pour les tours suivants. Contre tout attente, j’ai une bonne allure, et les encouragements des bénévoles me motivent encore plus !
1er tour : 31min
Partie running
2ème tour : on garde le rythme !
Je passe devant ma team qui m’encourage et zou, j’attaque le second. Je me sens toujours aussi bien !! Sur le chemin, je croise Angelica, une amie à ma sœur qui me tape dans la main et me booste. Comme au 1er tour j’ai droit à “Allez la p’tite Dame” de la part d’un des bénévoles, trop sympa !
2ème tour : 34 min. Trois minutes de plus que dans le 1er mais je suis contente.
Dernier tour : panne sèche !
Je repasse une dernière fois devant mon chéri et les filles, je sais que la prochaine fois, ça sera l’arrivée ! Je me dis que je vais rester tranquille jusqu’au 18ème et qu’à partir de là, je lâcherai les chevaux.
Enfin… ça c’est ce que je m’imaginais…car arrivée au 15ème km, d’un seul coup, plus aucune énergie ! Des fourmis dans les mains, la sensation de peser 12 tonnes, essoufflée comme jamais et les jambes qui n’avancent plus !
Comme si, subitement, je tombais en panne d’essence !
Péniblement, je me traine jusqu’au dernier ravitaillement, en quête de quelque chose de sucré pour me donner un coup de fouet ! Avec effervescence de la course, j’ai complétement oublié de continuer à m’alimenter. Et il semblerait que mon petit déjeuner soit bien trop loin !
Je chope un quartier d’orange et repars ! Même si mon rythme diminue, je me réconforte en me répétant: “au moins je n’ai pas mal au péroné, au moins je n’ai pas mal au péroné, au moins…” Je pense aussi aux filles qui se sont arrachées pour l’équipe…
Allez Charlotte, accroche-toi, plus que 2 km !
Le passage sous les bois, le petit pont, le dernier chemin, le dernier virage, je vois mon chéri, puis les filles qui m’attendent au bout du tapis bleu.
Arrivée à leur niveau, chacune me prend la main et nous parcourons ensemble, le sourire jusqu’aux oreilles, les derniers mètres qui nous séparent de la ligne d’arrivée ! ON L’A FAIT !
Quelle joie ! Quel bonheur d’avoir partagé de moment à trois !
Et alors qu’un bénévole nous passe la médaille au cou, le speakeur annonce que nous sommes la première équipe féminine de ce triathlon en relais !!!
Waaaaa génial !!!
Au ravito, nous nous refaisons la course. Jenny confirme les conditions affreuses du jour mais nous avoue que JAMAIS elle n’a eu envie d’abandonner !
En attendant le podium, Lucile paye sa tournée ! Nous sommes sur un petit nuage ! Quelle journée incroyable !
Au moment de la remise des prix, je suis trop fière de ma team ! Jamais je n’aurais réussi une telle course sans elles !
Participer à une course individuelle c’est très prenant, mais un relais apporte vraiment un petit plus : mélange de peur, d’excitation, d’envie de bien faire et de se dépasser pour les copines ! C’est une sensation géniale !
Si vous avez l’occasion d’en faire un peu importe la discipline : Foncez !
Je voudrais clôturer cet article, en remerciant toute l’organisation du triathlon de Baudreix ! Malgré des conditions météo difficiles, malgré l’attente (un triathlon c’est long!) les bénévoles ont été géniaux ! Souriants, agréables, encourageants, sympas… Il ne faut pas oublier que si nous pouvons participer à ce genre d’événements en toute sécurité, c’est grâce à eux et toute la logistique qu’il y a derrière !
Un grand Merci donc à tous et un encore un immense BRAVO à mon chéri et mes girls…
A l’année prochaine ?
Félicitations les filles et bravo à ton chéri !
Je suis toujours impressionnée par les triathletes, et me demande toujours comment c’est possible!
En tout cas merci pour ce magnifique article, qui sans minimiser la difficulté transpire le bonheur de se dépasser en équipe et qui me donne bien envie de me lancer (du moins en équipe parce que je suis sure de couler au bout de 300m )
Bises !