2eme fois marathonienne à Berlin
Ça y est… C’est fait ! Je suis, pour la 2eme fois marathonienne ! Après Amsterdam, la magie de Berlin ! Je ne sais toujours pas si je réalise vraiment ce qu’il s’est passé il y a déjà 10 jours… Le premier mot qui me vient quand je repense à ce marathon c’est “magique” Mais ne nous emballons pas de suite… Voici comment se sont déroulés mes 3 jours à Berlin.
Petit “rembobinage” de la cassette (oui je dis cassette, je suis vieille) avant le top départ. Cette année pour m’accompagner dans cette grande aventure, ma folle équipe est composée de mon chéri et ma coloc Mathilde. Après 2 petites heures d’avion, nous voilà à Berlin, excités comme des puces à l’idée de découvrir une nouvelle ville. Le vendredi soir nous sommes allés diner dans un endroit merveilleux nommé Rose Garden, puis après une petite balade digestive, nous sommes rentrés nous coucher. Samedi matin : Nous nous sommes rendu à l’ancien aéroport Tempelhof pour récupérer mon dossard ainsi que pour profiter du village expo de la course. Par chance, nous avons même pu assister à la course des enfants : trop chou.
L’après-midi, nous nous sommes promenés dans la ville et au hasard d’une rue, nous sommes tombés sur les marathoniens en rollers ! C’était fou ! Ils vont tellement vite ! En début de soirée, je suis allée faire un coucou à la team Planet Tours. C’est eux qui ont rendu cette aventure possible pour moi. Tout comme par téléphone, je rencontre des personnes géniales, très gentilles et motivantes. Vraiment, si vous recherchez une agence pour votre prochain marathon ou semi, je vous conseille vivement de passer par eux.
On papote un moment, on rigole, puis nous partons, car il est temps pour nous d’aller diner… avec Vanessa ! Vanessa est une “instacopine”, nous avons remarqué il y a quelques mois que nous étions toutes les 2 inscrites pour ce marathon. Durant notre toute notre prépa nous nous sommes soutenues par le biais de petits messages sympas sur insta. Ce soir, nous passons du côté réel de la force. Le courant passe immédiatement ! Elle et son chéri sont vraiment super sympas, nous discutons, rigolons. J’ai l’impression que nous nous connaissons déjà depuis longtemps. D’ailleurs, le rendez-vous pour l’apéro post-marathon est déjà pris. Il est grand temps d’aller au lit, demain la journée sera longue !
Marathon de Berlin, jour J :
7h00. Déjà une bonne heure que je suis réveillée.
L’excitation de la course fait son effet. Je déjeune tranquillement, m’habille et rejoins à pied le départ de la course. Il fait super beau, bien frais comme j’aime. En temps normal j’aurais même eu un peu froid, mais pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, je suis déjà bien trop concentrée et dans ma bulle pour avoir froid. Officiellement l’objectif est de faire mieux que l’année dernière soit moins de 3h55. En toute franchise faire 3h54 ne m’intéresse pas. Cette année j’ai fait une prépa pour finir en 3h45 et j’ai bien l’intention de tout donner pour atteindre ce temps. Une fois arrivée, je suis vraiment très impressionnée par le monde, les écrans géants, l’ambiance… Et toute l’organisation autour de cet évènement !
Le speakeur fait monter la pression en lançant tour à tour les départs des athlètes handisports, des élites et de la vague 1.
Allez dans 5min c’est à moi. Vague 2, bloc F.
Une fois la 1ere vague partie, nous avons la place de nous avancer, nous marchons, puis trottinons. Je regarde à droite et à gauche, je vois les gens applaudir, les caméras filmer, les coureurs devant moi faire coucou “ah mais ça y est ? On part là ?”
Je déclenche ma montre et c’est parti ! Même si ça bouchonne, les 1ers km passent à une vitesse incroyable, je zig zag comme je peux. Je double sur les côtés et même plusieurs fois en empruntant les trottoirs. Au moment où je me dis en moi même “tu doubles sur les trottoirs alors que tu ne devrais pas” un mec se rétame de tout son long par terre. “ok Charlotte, plus de trottoirs”
L’ambiance est excellente, les spectateurs nous applaudissent, ils ont plein de panneaux avec des messages sympas et grâce aux prénoms inscrits sur les dossards, ils nous encouragent personnellement “zouper Charlotteuuuu” Ça et là, des musiciens reprennent des airs connus façon rock.
A un angle de rue, une nana a même imprimé sur un panneau géant la photo de la tête de son amie, je trouve ça hyper drôle. A un autre moment, j’aperçois une petite fille qui tient un ballon licorne et qui jette des confettis brillants. Je passe exprès devant pour recevoir cette “poussière de licorne” et ne peut m’empêcher de penser à ma meilleure amie.
Je me sens hyper bien et profite de chaque instant. Mon rythme est vraiment bon voir même, un poil plus rapide que ce que j’avais prévu. Pourtant je n’ai absolument pas l’impression de forcer. 5ème km et 1er ravitaillement.
Comme l’année dernière je décide de prendre tout les ravitos liquide. Une petite gorgée d’eau et ça repart. Enfin ça… C’est en théorie. Je me décale pour choper un verre, j’ai l’impression d’être en plein concert de métal, au beau milieu d’un pogo géant. Je me fais malmener, bousculer, je perds la moitié de mon verre d’eau, je m’en fous plein les yeux et le nez, par terre ça glisse… Wowowowo !
Je perds le rythme mais le retrouve assez rapidement. Céline Dion arrive dans ma playlist, j’ai une grosse pensée pour Alix et Cécile, ça me donne le smile et j’accélère encore.
Les km se suivent et se ressemblent, je suis bien dans mon rythme, je me fais bousculer à chaque ravitos mais je gère bien ma course.
21ème km, hasard de la playlist, au moment où je passe sous l’arche, “Welcome to the jungle des Guns N Roses” se lance. C’est exactement ça ! Allez Charlotte, l’échauffement est passé, la vraie course c’est maintenant. Je me dis aussi que dans 5km je serais avec Mathilde, au niveau de cette fameuse église que nous avons repérée sur google street view, parfait pour me soutenir dans cette phase d’accélération. Avec Ben, j’ai élaboré un plan de course pour me permettre de garder le rythme et atteindre l’objectif voulu. Cette année mon marathon se découpe ainsi 10km – 9km – 8km – 6km – 7km – 2km. Ainsi je ne vois pas les km défiler, je prends vraiment chaque étape comme une nouvelle mini course.
Quelque part entre le km 21 et 25 nous passons sous un pont, une troupe de tambours joue un rythme super entrainant qui donne une patate de folie. Plus loin, une famille entière a sorti les amplis sur leur balcon et diffuse du gros son ! Ces gens sont fous c’est géant !
25,5km je distingue cette fameuse église… Et murmure “Mathilde…Mathilde…Mathilde… MATHILDE !” Ouiiii je la voiiiis ! Elle est là, en train d’encourager les gens ! Je lui fais de grands coucous ! A côté d’elle… Mon chéri !! Il me tape dans la main et s’en va au km32 comme prévu. Je suis super heureuse de la retrouver !
Pendant 1km elle se met à mon niveau, me parle, me booste, me dit que j’ai un super rythme et que c’est bien, bref que des mots réconfortants qui font plaisir à entendre.
km 27 : c’est parti pour l’accélération ! A partir de ce moment là, coach Mathilde fait son entrée. Elle se met devant, m’ouvre le passage et avec sa main, m’indique où passer. Lorsque les ravitos sont là, elle part me chercher à boire puis revient à mon niveau avec un verre d’eau. A chaque km parcouru, elle m’encourage et prend même le temps de plaisanter avec les gens “Laissez passez… On est pas là pour chômer” Un moment génial !
30ème ! Ça commence à tirer mais je m’accroche. Je me souviens avoir pensé “allez plus que 12 ! 12 c’est comme une petite sortie du dimanche. 12 c’est 2 féminines” (course de 6km à Pau) Je me dis aussi que dans 2km je retrouve mon chéri.
Au km 31, Mathilde sort son portable pour lui téléphoner. Même si elle ne court pas depuis le début, la scène est un peu surréaliste. Voir une nana devant soi, hyper à l’aise au milieu de la foule le portable à l’oreille, c’est assez cocasse.
32eme km ! Mon chéri est là !!! Il filme mon passage, il est tout content et moi aussi ! Durant la course, nous croisons plusieurs fois des photographes et faisons en sorte d’être tous les 3 côte à côte pour avoir de jolis souvenir de cette journée.
34eme km wawawaaa que c’est dur…
Je commence sérieusement à lutter. Mathilde est devant et suit un rythme bien précis. L’idée est que je ne m’éloigne pas trop loin d’elle. Mon chéri reste à mes côtés.
36ème… Je n’en peux plus ! Quand mon chéri me tend un verre d’eau, j’ai envie de lui saisir la main et de lui demander qu’il me traine jusqu’à l’arrivée. Mathilde et lui continuent de m’encourager, de me dire que c’est le mental, qu’il ne faut pas que je lâche, ils me disent plein d’autres trucs, je réponds par oui mais je n’imprime plus rien. Je n’entends ni Mathilde, ni mon chéri, ni même la musique que j’ai remise pour me donner un coup de boost, qui ne viendra finalement pas.
Ma montre sonne 37… puis 38 mais je ne réalise pas. Chaque pas est compliqué, j’ai l’impression de peser 8 tonnes, et que quelqu’un est assis sur mes cuisses.
“Il dit quoi le tracker ? Je vais arriver en combien ?” “Le tracker, il te dit de continuer !” me répond mon chéri. “Non mais je rêve ? Il ne va vraiment pas me répondre ?” Je crois que j’ai voulu être énervée de cette “non réponse” mais j’ai vu que cela me pompait trop d’énergie alors j’ai laissé tomber. Depuis 3km, je n’arrive déjà plus à sourire pour paraitre bien sur les vidéos.
39ème, Mathilde se retourne et me montre le panneau comme pour me signaler que la fin est toute proche.
Je me parle intérieurement 39eme… 39eme… 39eme… C’est alors que sortie de nulle part, une spectatrice s’adresse personnellement à moi : “COME ON Charlotte, you still look good ! You can do it girl !” Mon chéri et moi nous regardons halluciné par cette femme qui me crie limite dessus et m’ordonne de ne pas lâcher ! Quelques mètres plus loin, un homme tient un panneau où il est écrit “Chuck Norris never ran a marathon” Ce message me fait rire, c’est dur mais je ris.
40eme, nous passons sous l’arche et “we are the champions” retenti ! Allez les Bleus, Allez la France, allez Charlotte plus que 2 putain de km !
km 41, j’ai envie de pleurer, j’ai des fourmis dans les mains, l’arrivée est si proche, mais je m’interdis de me laisser envahir par mes émotions sous peine de finir en apnée.
42ème… La porte de Brandeburg est en vue, l’arrivée est là juste un peu plus loin…
Tout mon corps devient alors contradiction : Je pleure mais je n’ai pas de larme, j’ai mal partout mais j’accélère, les gens hurlent mais je n’entends rien, je n’ai qu’une envie c’est de m’arrêter pourtant je voudrais que ces derniers mètres durent une éternité…
Je suis guidée par la voix de mon chéri “Accélère Charlotte, accélère, allonge ALLEZ !
Je passe la ligne d’arrivée, et deviens pour la 2eme fois marathonienne !
Mais pas le temps de pleurer, de reprendre mon souffle, ni de quoi que ce soit d’autre d’ailleurs… Mon chéri et Mathilde me sautent dessus ! Tu l’as fait ! Tu l’as fait 3h39 !!!
Mon cerveau ne s’est pas encore reconnecté, j’avance machinalement jusqu’au bénévole qui donne la médaille tant attendue et une fois autour du coup, je réalise que je ne connais même pas mon chrono.
“Mais je ne sais même pas combien j’ai fait” “Mais on te dit “3h39’04” sous les 3h40 !!”
Je n’arrive pas à y croire ! 16 minutes de moins que l’année dernière !
Ce marathon est passé si vite et si lentement à la fois ! Il a été si facile si et compliqué en même temps. C’est incroyable ! Je suis tellement fière, de mon chrono bien sûr, mais surtout de ces 3 derniers mois. Je suis fière de moi pour moi, pour m’être prouvée que j’étais capable de le faire une 2ème fois ! Et c’est cela que je retiens. Je me fous complètement de savoir si j’ai mieux ou moins bien fait que le voisin. Je suis fière d’être allée au bout de moi même, et d’avoir battu MON propre temps.
Après une douche bien chaude et un MEGAAAA burger, nous avons rejoins comme promis Vanessa et son chéri à Urban Spree pour un apéro débrief de la course. Encore un moment super que je n’oublierai pas.
Le lendemain, nous avons profité de nos derniers instants pour bruncher et faire nos petits achats de souvenirs avant de nous diriger vers l’aéroport, car, il était déjà tant pour nous de quitter Berlin et de rentrer à la maison clôturant ainsi un weekend inoubliable !
Je tenais à vous remercier du fond du cœur pour tous les messages que j’ai pu recevoir avant et après la course. Si vous saviez à quel point cela m’a fait plaisir ! Plus je vous répondais et plus des messages arrivaient ! C’était fou ! J’espère n’avoir oublié personne. L’année dernière, il m’a fallu 2 mois avant de me dire que peut être je referai un marathon un jour dans ma vie.
Cette année seulement une petite semaine… Alors… Jamais 2 sans 3 ?
Jamais 2 sans 3 c’est sûr
Hahahaha… On verra 😉
Quelle aventure c’est fou! J’ai vécu l’épopée avec toi a travers ton article ! Cette femme inconnue qui crie ton nom, cette ambiance, l’énergie qui semblait s’en dégager…ouahou! Encore bravo c’est un magnifique challenge que tu as tenu
Merci ma Soso ! <3
De toutes petites larmes me sont montées en lisant ton article (mais pas autant qu’en visionnant la vidéo du premier marathon!!!), tu décris bien ton ressenti et même si je suis incapable de courir plus de 6km, je mesure les douleurs et la fierté pendant ta course…. Et dire que j’ai connu Charlotte la feignasse…^^ T’es une machine!!!! (Merci pour le clin d’œil! ❤️)
Mon chat d’amour !!!
Un bonheur de te lire ! Je t’imagine en train de me raconter ce formidable week-end ! Tu le sais déjà mais je te le redis, je suis trop fière de toi ! Ma flèche <3 miss u so
Tellement touchant ton commentaire ! 10000 mercis ! J’espère te revoir vite !
Merci charlotte pour ce beau debrief, tu m’as donné envie d’y aller pour mon 1er en 2019, je compte sur ton aide pour me donner les conseils pour m’y inscrire et bien me préparer. Richard.