Semi marathon de Pampelune

Quelques jours seulement après le semi marathon d’Oloron, j’ai eu envie de réitérer l’expérience !

J’ai tellement eu de bonnes sensations lors de cette course que je me suis rapidement mise en quête d’en retrouver une dans le coin.
En parcourant les différents sites de running, je suis tombée sur le semi marathon de Pampelune.

L’ambiance espagnole et le départ à 19h30 m’ont instantanément convaincue !
Et puisque j’avais prévu de rentrer dans les Landes pour la fête des papas, je l’ai embarqué dans ma nouvelle aventure.
J’étais loin de m’imaginer que ce semi allait être la course la plus dure de ma vie sous une chaleur plus qu’accablante.

A 15 heures lorsque j’arrive à Capbreton pour récupérer mon père, il fait 34 degrés.

Ça ne m’effraie pas plus que ça, la course étant à 19h30, je me dis que la température a largement le temps de baisser (naïve que j’étais)

Top départ pour Pampelune, l’ambiance est joyeuse dans la voiture et nous avons tout prévu : les fruits secs, l’eau, les épingles, et même la tenue de rechange pour le retour…
Une fois arrivés, nous allons récupérer nos dossards, nous faisons une petite photo souvenir « avant » puis nous allons nous promener dans la ville.

Semi marathon de Pampelune

Les étales de tapas font saliver mais nous optons pour une petite poche de bonbons histoire de nous donner du courage avant la course.
Nous nous posons à l’ombre place del castillo et attendons tranquillement le départ. Déjà le speaker baragouine des choses en espagnol et fait monter l’ambiance en roulant les rrr en mode commentateur sportif de coupe du monde.

Le départ du 10km est prévu à 19h40 puis 10min après viendra le tour des coureurs du semi et du relais puis encore 10min plus tard, les marathoniens s’élanceront.

Durant les 10min d’attente sur la ligne de départ, l’ambiance est folle, on dirait une boite de nuit à ciel ouvert. Je suis au také, j’aimerai battre mon record et accrocher les 1h45.
Dans la foule, il fait déjà très chaud, la température n’a pas vraiment diminuée depuis notre arrivée.

Cinco…Quatro…Trrrrrrrrrresssss…. Doooooossss….. Unooooooo

Semi marathon de Pampelune

Dès les 1ers 500m je sais que ce n’est pas aujourd’hui que je vais battre mon record ! Il fait tellement chaud, j’ai les pieds en feu.

Au 2ème km, je suis épuisée, lourde, accablée par la chaleur, j’ai l’impression d’avoir un four autour de la tête ! Je regarde à droite puis à gauche les gens sont comme moi bouche ouverte et déjà bien rouges !
J’aperçois un panneau où il est écrit 12 22 32 mais je ne comprends pas ce qu’il signifie.
Dans une rue, l’enseigne lumineuse d’une pharmacie indique 20h03 : 29degrés

5ème km et 1er ravitaillement, à boiiiire à boiiiiire ! Je réduis au max ma cadence sans pour autant m’arrêter pour essayer, cette fois, de ne pas m’étouffer.

Comme nous avons formé une sorte de grand U, sur le retour je vois mon père en sens inverse, il est dans le dur lui aussi !

6-7-8 km : les passages à l’ombre sont une vraie bénédiction tandis que les passages au soleil sont un vrai calvaire ! Le combo bitume/soleil de face est vraiment difficile à gérer !

Le meneur d’allure des 1h50 me dépasse et je le vois s’éloigner petit à petit sans que je puisse rien y faire.
Mais, j’ai un mini coup de boost lorsque je me rends compte que je double des personnes parties 10min avant moi pour courir les 10km.

Semi marathon de Pampelune

10ème km : les semis se suivent mais ne se ressemblent pas ! S’il y a 2 semaines j’étais fraiche comme un gardon et signais mon meilleur km en 4’40, là, je suis vraiment loin du compte ! Je suis tout simplement au bout de ma vie…

12ème : je retrouve le panneau du début que je ne comprenais pas, mais cette fois ça fait tilt : 12 22 32, ce sont en fait des km, nous faisons des boucles ! 2 pour le semi 4 pour le marathon ! Que c’est compliqué de comprendre ça !

Revoilà la pharmacie 21h03 : 29 degrés
La température ne va t’elle donc jamais tomber ?
Je vais m’arrêter, je ne vais pas finir la course, je n’en peux plus…

Au loin, j’entends des sirènes, des ambulances nous dépassent à contre sens « venez me chercheeeeer »

Les gens tombent comme des mouches, malaise à droite, malaise à gauche, certains craquent et se mettent à marcher.
C’est méchant, mais à ce moment là, ce sont ces abandons qui me font tenir.
Allez charlotte, tu es plus forte qu’eux continue.

15ème km : allez plus que 5 ! Je sais qu’en réalité il en reste 6 mais psychologiquement c’est moins dur de ce dire qu’il en reste 5 que 6.

Je me raccroche à des petits détails à la con : un monsieur qui donne du pain à des canards sur un pont, un autre hyper bien habillé au coin d’une rue, je me raconte des histoires, je rêve de froid, de grêle et de blizzard.

J’ai l’impression d’être coupée en 2 : mes jambes qui avancent seule et mon cerveau qui essaye de tenir le coup.

Dans un autre grand U, je vois en sens inverse un autre meneur d’allure, celui portant le panneau des 2h !
Noooon, non je ne veux pas qu’il me rattrape ! Mais mon objectif a changé : aujourd’hui je souhaite simplement finir la course.

16ème….16ème…16ème

17ème…. 17ème… 17ème….

Je fais un décompte intérieur et me répète que le plus dur est fait, je m’interdis d’abandonner

20ème : une côte de malade me scie les jambes, je suis à la ramasse mais une dame sortie de nulle part au milieu des spectateurs me sort « Venga chica ! Si te puede ! »

Si te puede ! Si ME puede ! Je peux le faire ! Je peux le faire !

Derniers mètres… chaque centimètres carrés de mon corps est en feu… J’ai voulu accélérer, j’y ai pensé en tout cas, mais je ne sais pas si je l’ai vraiment fait !

Je franchis la ligne d’arrivée au bout d’1h53 de lutte intense et lève la main en mode V !

Semi marathon de Pampelune

V comme victoire face à cette chaleur, face ces pavés bouillants, face à ce soleil aveuglant, face à la soif, face cette petite voix intérieure qui te dit que tu n’en peux plus et qu’il faut s’arrêter…

Mon père qui n’a malheureusement pas pu finir la course (victime de la chaleur et la faim), m’attend à l’arrivée et me félicite !

Semi marathon de Pampelune

Photo souvenir « après » et nous rentrons à la maison.

Après ce que nous pouvons qualifier de presque meilleure douche de nos vies, nous grignotons les petits cadeaux du sac de ravito : chorizo, bière, barres de céréales, pâté… Exactement ce qu’il nous fallait !

Semi marathon de Pampelune

Nous partons nous coucher crevés mais heureux de cette escapade en terre espagnole ! Une chose est sûre, cette course n’a fait que confirmer mon choix pour mon 1er marathon… Car oui, ça y est les billets d’avion et l’inscription à la course sont validés !

Et je vous en parle très bientôt dans un prochain post ….

 

 

Laisser un commentaire