Féminine de printemps

Petit rappel des faits : Ca fait maintenant 6 mois que je me suis mise à la course à pied, et plus particulièrement ces 2 derniers mois.

J’ai trouvé un programme de préparation sur internet et j’ai essayé autant que possible de le suivre. Il comprenait environ 3 à 4 sorties par semaines avec au milieu une séance de fractionnés.

Nous y voilà donc, Avril 2015 ready pour la féminine, une course de 6km au centre ville de Pau réservée aux nanas.

Ma copine et moi sommes sur la ligne de départ, objectif : 29’30 pour moi et moins de 29 pour elle.

Top départ !

On part vite, beaucoup trop vite, mais pas le choix, nous sommes tout devant et si on ne veut pas se faire écrabouiller par les 3000 filles derrière nous, il faut envoyer.

Au premier km, j’ai vraiment du mal à respirer, bien plus que d’habitude !

Ma copine me dit qu’on vient de le torcher en 3’50 ! Tu m’étonnes que je sois mal, on a un rythme de folie !

Dans la rue serviez, sur le côté gauche j’aperçois un couple de vieux en voiture, qui essaye de sortir de son garage. Je souris et pense en moi « hébé vous êtes pas sortis ! Y’en a encore 3000 derrière… »

Je décide de ralentir ma cadence et de ne pas la suivre, car, à ce rythme là, je ne finis pas la course, en plus j’ai un point de côté.

Les km suivants se passent bien, j’en chie mais je vois sur mon chrono que je suis dans les temps par rapport à mon objectif, voir même en avance !

Plus que 1,5km je m’accroche, je suis avec un petit groupe de 4-5 filles, plus que la petite rue, le boulevard et c’est fini.

Et là…. c’est le drame !

Dans la petite rue, un papi impatient qui devait sans doute être déjà garé là depuis la veille, décide sous notre nez de faire demi tour avec sa caisse pourrie.

On est hyper surprises, on ralenti, on s’arrête, on hallucine et on repart.

Quand je repars, j’ai plus de jambe, je me sens lourde, mon point de côté s’est intensifié, et lorsque je regarde ma montre, mes 40 secondes d’avance ce sont envolées, pire même je suis en retard sur mon temps de référence.

Mon mental part en sucette, j’ai 2 petites voix qui me parlent : la première me dit « je ne vais pas y arriver » et l’autre « si tu dis que tu vas pas y arriver, c’est sûr que ça va pas le faire »

La dernière ligne droite est un calvaire, j’ai l’impression de courir à 2 à l’heure, et quand enfin je passe la ligne d’arrivée, je vois le chrono sur le côté qui affiche 30 min, je suis dégoûtée !

Je rejoins mes amis et ma machine de copine.

Elle était en feu et a explosé son record : 27’58

Je suis tellement fière et contente pour elle !

Mais moi je suis énervée, connard de papi de merde. Je les tenais mes 29’20 !

Bref, quand je rentre chez moi, mon copain n’est pas là, il est avec ces amis à une autre course qui se déroule au pays-basque.

J’attrape mon portable, j’ai reçu pleins de sms de mes copains, ma sœur, ma mère qui savaient que je m’étais entrainé pour cette course « alors ? alors ? »

Je me dis en moi « tout ça pour ça ? Les sorties sous la pluie, le vent, le froid. Les fois où j’ai attrapé mal… 2 mois foutus en l’air ! »

D’un coup je m’assois sur le canapé et je fonds en larme, la colère est partie, maintenant je suis triste, je suis déçue, déçue de moi même.

J’appelle mon copain, il comprend de suite que ça ne va pas.

Il me réconforte, me dit que ce n’est pas grave, que ces 2 mois d’entrainements n’auront pas servi à rien, que je ferais mieux la prochaine fois.

Mais ça ne sèche pas mes larmes, pour moi, si ! C’est grave !

Alors d’un coup il change de ton, et me remonte les bretelles « tu sais ce mec dans cette voiture, ça n’aurait pas dû te freiner mais au contraire te faire accélérer ! Tu aurais dû transformer ta colère en boosteur et finir la course en fusée ! Tu n’aurais pas dû te laisser submerger par ton mental »

Il me connaît bien, il sait qu’il a touché une corde sensible : ma fierté

Il a tellement raison !

10 min plus tard, je prends mon ordi et m’inscris à la première course que je trouve pas trop loin de chez moi.

Le dimanche suivant je bats mon record sur 10 km, à Bayonne.

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